Malgré l'affaire Puerto et les blessures, l'inoxydable passion de Valverde
Leader du classement mondial à 38 ans, Alejandro Valverde avance son amour du métier comme la clé de ses performances.
- Publié le 01-10-2018 à 06h59
- Mis à jour le 01-10-2018 à 07h56
Leader du classement mondial à 38 ans, Alejandro Valverde avance son amour du métier comme la clé de ses performances. Lorsque ses yeux se sont mouillés sous les rayons du soleil automnal d’Innsbruck, un arc-en-ciel a dû s’imprimer sur la rétine d’Alejandro Valverde, comme pour que le Murcian mesure que l’instant ne relevait plus de ce lointain rêve, né il y a quinze ans. Médaillé d’argent à Hamilton en 2003, où il avait offert un doublé à l’Espagne en terminant sur les talons d’Igor Astarloa mais devant un certain Peter Van Petegem, celui qui portait alors les couleurs de la Kelme avait pris rendez-vous dès son premier Mondial pro avec une course qui lui semblait, un jour ou l’autre, promise.
Ce fils de camionneur, qui a hérité du paternel d’une passion viscérale pour les gros cubes, aura finalement dû attendre 5.467 jours pour colorer sa poitrine d’un arc-en-ciel resté trop longtemps insaisissable.
Quintessence même de la polyvalence, l’Espagnol était monté avant ce dimanche à six reprises sur le podium du Mondial (en 11 participations !) dont il arrivait pratiquement toujours à dompter le parcours (il n’est sorti du Top 10 que deux fois en 12 éditions). Un record qu’il n’avait jamais posé dans l’une des vitrines de sa salle des trophées. Du sprint de Boonen en 2005 à la " trahison de Florence" dont l’accusa longtemps Joaquin Rodriguez en 2013, "El Imbatido" n’avait jamais aussi ma l porté son nom que lors de ce qu’il considère comme "la plus belle course de la saison" .
Spécialiste des classiques mais pas seulement, le "roi des Ardennes" (5 Flèche wallonne et 4 Liège-Bastogne-Liège) aura paradoxalement dû attendre une saison lors de laquelle il n’a remporté qu’une course d’un jour (le GP Miguel Indurain) pour décrocher son Graal.
Une perspective qui a toujours entretenu la flamme d’une passion restée intacte. Suspendu deux ans en mai 2010 pour son implication dans l’affaire Puerto, le Murcian continua alors de s’entretenir durant cette période comme s’il était encore coureur, allant même jusqu’à simuler des grands tours seul à l’entraînement…
Tombé sur le chrono inaugural du Tour de France 2017 tracé dans les rues de Düsseldorf, il s’était relevé avec une rotule fracturée, synonyme pour beaucoup, au regard de ses 37 ans, de fin de carrière. Sept mois plus tard, il levait déjà les bras lors de la 2e étape du Tour de Valence. Un coup de force auquel l’Espagnol avance la même explication que lorsque certains s’interrogent de le voir enfiler les succès à un âge auquel beaucoup ont raccroché le vélo : "la passion et le plaisir, ce sont eux seuls qui me guident désormais."
Inoxydable, décidément...